La plupart des anciens qui forment nos rangs encore aujourd’hui nous ont rejoints pendant cette période, et je dois dire que personnellement c’est dans la neige et le sang que mon investissement pour la terre mère a été le plus prégnant.
En effet, quand nous fumes parvenus à défaire Ulduar et que la citadelle du Norfendre nous ouvrait ses portes, tour à tour nos chefs de guerre, usés par les blessures et les batailles stoppèrent leur activité.
Je pris donc le commandement de nos deux troupes de guerres et les menait à la bataille. Fréquemment nous prenions des guerriers sans horde pour renforcer nos rangs et partir dans une grande offensive. Nous gardons encore aujourd’hui des contacts avec des braves qui ont combattu avec nous à cette époque, certains nous ont également rejoints, et pour la gloire de notre mère la terre, les adoubements des nouvelles recrues dans notre sanctuaire de Nagrand devenaient de plus en plus nombreux.
Je pus nommer ainsi de nouveaux chefs de guerres parmi ceux qui s’illustraient et s’investissait le plus, tout en étant ferme sur notre identité, notre fraternité, et nos buts… Ainsi Anasdahala, Teasy, et d’autres prirent le commandement des troupes et les menaient au combat.
Tous ceux qui étaient partis poursuivre différentes chimères les ont parfois trouvés, et parfois leur aventure a duré le temps de réaliser que la gloire des biens et de la richesse n’est qu’illusion. Par dela l’illusion, persistent les frères d’armes, et les rapports que nous instaurons entre nous. Car c’est ceux-là qui nous permettent d’avancer, et non l’accumulation des richesses.
Pourtant après toutes ces batailles menées, pendant la campagne de Draenor, j’ai eu le besoin de revoir les plaines de Mulgore, voir onduler l’herbe des prairies au gré des vents tourbillonnants. Mon esprit, mon cœur et mon bras ont eu besoin de se ressourcer dans les racines même de notre mère la terre. Il ne m’était plus possible de rester le grand sage, alors après avoir pris Anasdahala comme mon bras droit et l’avoir élevé au rang de sage, je lui ai donc proposé de prendre la direction de notre assemblée. Parmi tous nos membre, j’avais une confiance aveugle en cette druidesse, qui n’a jamais déçu, quelque soient les circonstances. Son investissement, son dévouement, et son application était totale.
Après qu’elle eut accepté, je pris congés, ainsi que mon baluchon pour rejoindre Sabot de sang et m’y reposer. Je compris alors pourquoi ces plaines me semblaient malgré tout presque étrangères … J’avais changé. Je n’étais plus celui que j’étais et pourtant ma culture restait présente, et certains de mes besoins les mêmes, je n’en faisais simplement plus la même chose.
Je serai a jamais un défenseur de la terre mère, un guerrier défenseur des libertés et de la nature. J’en éprouvais à présent la grandeur et la force. Souvent, trop jeune, trop pressé, je ne réalisais pas la beauté de ce que j’avais sous les yeux en permanence. Maintenant que ces mêmes yeux avaient vu la mort, la désolation, la corruption, et la perfidie, je réalise à quel point le monde que nous ont légué nos ancêtre est beau… et combien il est important de le défendre…